lundi 3 octobre 2016

Sur la route du nord ouest

Quelques 400km et une frontière pour se remettre dans le bain. Bonne (et même très bonne route) au programme.

Destination Paramaribo, un nom qui sonne bien son exotisme sud-américain : Porto-Bello,  Maracaïbo, Valparaiso .... Il fait rêver. Entre deux passages à Kourou,  c'est une intéressante opportunité de plonger dans une ville "coloniale".

En chemin et toujours en Guyane, deux arrêts qui valent la peine : Iracoubo et son église peinte par un bagnard à la fin du 19e siècle ; quelle étonnante inspiration naïve !
Eglise de Iracoubo
Art naïf
         

Saint Laurent du Maroni, le port de l'ouest avec son "Fort de la transportation", euphémisme pour désigner le camp d'internement d'où les bagnards partaient travailler ; une pensée particulière pour Éric à Nantes......

 










.... et une justification de cette installation qui - même en tenant compte de l'époque, 1850 - laisse pour le moins rêveur. "Il semble possible de rendre la peine de travaux forcés plus efficace, plus moralisatrice, moins dispendieuse et plus humaine en l'utilisant au progrès de la colonisation francaise", expliquait Louis Napoléon Bonaparte.
Le même bagnard après quelques années de séjour !












Attendant le bac, allongés à l'ombre dans la chaleur épuisante de St Laurent du Maroni, nous prenons la mesure du temps.

et ici l'immuable paysage du Maroni


Un bac et la douane Guyane-Surinam passée, sur la route - un peu monotone - l'esprit s'évade à méditer sur les conditions de vie des petites gens avec leurs cultures sur brûlis.


Ce thème nous avait un peu occupé la veille dans la soirée dont Laurent a parlé. Technique ancienne nécessaire à son époque mais qui paraît obsolète désormais et dont un parti pris écologique tente de faire de nécessité vertu. C'est assez sinistre à voir et désolant de regarder femmes et enfants gratter ce brûlis. Dans une économie autre que de subsistance pour une population réduite, aucune chance que cela ouvre des perspectives de rendements économiquement viables. Utopie (réalisable) et pas illusion (irréalisable)... disait un de nos amis. Voire......
En bavardage à l'arrivée, nous découvrons que nous avons fait exactement la même réflexion chacun sur notre moto. Pas frères pour rien  !

Choc de l'arrivée sur Paramaribo par un pont spectaculaire : une ville surgit après des kilomètres de campagne pauvre et délaissée.



Une fois arrivés puis installés dans la petite Guesthouse de Fabienne et Yayo, un couple franco-hollandais, qui ont superbement restauré cette demeure d'architecture coloniale...














... nous finissons la soirée en déambulant dans les rues de la ville.


La cathédrale Basilique mineure
Un intérieur tout en bois


 Dîner en bord de mer sur une table d'une des échoppes qui proposent des spécialités populaires. Laurent a le coup d’œil attentif et réussit à partager, sans frime ni ostentation, son repas avec un vieil homme qui nous dévorait des yeux. Sur ce coup, chapeau ! personnellement je ne sais pas faire.....
















3 commentaires:

  1. Je n'ai pas très bien compris ce qu'était le Fort de la Transportation. Le panneau explicatif n'est pas lisible par nous. Et les 2 portraits d'homme représentent-ils un bagnard à son arrivée et à son départ?
    C'est formidable de vous suivre pas à pas. Bises

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  2. Merci de l'observation. J'avais oublié qu'on ne pouvait agrandir les photos mises sur le blog pour lire le texte. C'est corrigé.

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  3. En fait, vous pouvez cliquer sur n'importe quelle photo et ensuite zoomer pour mieux voir les détails. Mais ce n'est pas forcément le réflexe que l'on a intuitivement.

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