mardi 29 novembre 2016

Buenos Aires....... enfin.

24 au 28 novembre

Pourrait-on dire qu'on n'a pas pas un jour rêvé  de venir à Buenos Aires  ? Eh bien, voilà ! nous y sommes.
C'est une (très) grande ville. Rien que du plaisir pour qui aime les concentrations urbaines. La métropole argentine va-t-elle tenir ses promesses ?
Premières impressions conformes à ce qu'on pouvait en attendre :
- une animation, une agitation, une circulation survoltées. Même les bus se tirent la bourre aux feux !!! On rêve.
- les motocyclettes urbaines, très nombreuses, sont pilotées par des "kamikazes"... sans que les cyclistes aient l'air de s'en préoccuper plus que cela.

On ne croit jamais si bien dire car deux heures plus tard, juste devant notre hostal, boum !

la moto fonctionne moins bien mais le gars va finir par se relever, juste contusionné ;  la police s'occupe du reste et il va avoir droit à un passage dans l'ambulance pour contrôle.




- l'atmosphère dans les rues est décontractée bien que les personnes rencontrées ne soient pas d'une exubérance méridionale.
- dans ce quartier coté de Recoleta, les immeubles de beaux appartements ne sont pas fermés derrière des grilles mais, avec gardiens dans le hall et digicodes, donnent directement sur les rues. C'est plutôt détendu en terme d'ambiance.
  

On y croise quelques habitants bien typés.
Dans le quartier proche de Abasto, c'est aussi l'histoire d'une musique argentine : le bandonéon, le tango, Carlos Gardel, Astor Piazzolla. Une petite rue garde leur souvenir.

Plus loin, pour les peintres de rues du quartier Once Miserere, la musique c'est une ligne mélodique sous les ponts de la voie ferrée.
 
 
 

Un peu plus tard, les immeubles plus récents et plus chics du quartier Puerto Madeiro où règnent les jacarandas qui tapissent le sol de leurs fleurs tombées.

   

 

Choses à  faire pour cette étape : Laurent recherche un pneu avant qu'il a besoin de changer. Il le trouve et passe ensuite dans une "gomeria" pour le faire monter ; franchement original et artisanal.










Pendant ce temps, un petit tour seul à l'Alliance Française de Buenos Aires pour récupérer un envoi d'Élisabeth, arrivé trop tard à Sao Paulo, et que le secrétariat de là-bas s'est aimablement occupé de réexpédier. Merci l'esprit Alliance Française ! Beau bâtiment superbement placé au plein centre moderne et actif du quartier des affaires.

On n'a pas immédiatement des impressions d'architectures créatives,  originales, novatrices. Mais parfois on arrive devant une belle réussite,  comme l'ancien mercado des quartiers du centre qui s'est réinventé comme shopping ; pas mal.



Ceci dit, parti pour une première chasse photos dans les rues, on est interpellé par un commerçant qui trouve bizarre ce type planté au milieu de l'avenue pour photographier la façade du "Café Roma".
Il ne peut pas savoir que c'est pour l'envoyer à l'amie Fiorella, grande spécialiste du café, Italienne... et ...Romaine.




Il tient une boutique de serrures, cadenas. On en a justement besoin pour les casiers à l'hostal.






 Mais sa curiosité est autre ; il s'agit en fait de l'artiste peintre, Damian Moroni, qui a réalisé cette décoration en souvenir des italiens qui vendaient des fruits et légumes dans un marché proche. Il est curieux de parler avec quelqu'un qui s'intéresse à son oeuvre.






Ces italiens venaient prendre un pot dans cet établissement qui comptabilise 89 ans d'histoire. Atmosphère onirique en salle ; le temps semble s'être arrêté.
      

Tant de choses à voir dans la ville...! 

Pour continuer, un monument de la vie des porteños, le Café Tortoni, un de ces lieux historiques comme à Paris le Procope ou  les germanopratins Café de Flore et Deux Magots. Très original et classieux. Ouvert en 1858 par un basque français, M. Touan, il propose son décor belle époque et son service à l'ancienne. La sensation est très différente de celle du Café Roma, ..... mais ils ont tous les deux leur charme authentique. Pas de raison de bouder son plaisir. Sans aller jusqu'à nous croire les successeurs de célébrités comme Carlos Gardel, Juan Manuel Fangio ou Federico Garcia Lorca, qui se sont assis dans ce lieu, nous y prendrons une consommation et elle est apparemment savoureuse. 

C'est un passage obligé par la Place de mai, que les mères des disparus de la dictature ont fait connaître mondialement. 
Pas de chance, elle est fermée au public mais on peut accéder au Museo del Bicentenario, devant la Casa Rosada, qui retrace l'histoire de la république argentine depuis les origines. 
Un très bel ensemble architectural qui valorise les vestiges des bâtiments historiques. On en ressort un peu impressionnés par la succession de soubresauts violents qui jalonnent toute cette histoire ; coups d'état multiples et sept dictatures en un siècle !

Comme il est prévu d'aller également voir "l'Espace pour la Mémoire et pour la Promotion et la Défense des Droits de l'Homme" Sitio de Memoria ESMA - Espacio Memoria y Derechos Humanos installé dans l'ancienne Ecole de Mécanique de la Marine, haut lieu de la torture et des disparitions de 1976 a 1983, les émotions un peu plombantes ne manquent pas. Mais difficile de faire l'impasse sur un tel site.
 
Dommage que la conduite de la visite guidée soit besogneuse et traîne en longueur sans ligne forte ni mise en valeur ; un peu le gâchis d'une belle idée et de la démarche du pays qui regarde et fait connaître les récentes heures sombres de son histoire.
On en sort à la fois secoué mais aussi impressionné par la qualité du projet qui associe musée, centre de création artistique, ateliers de culture, mémorial.... 
Visages de disparus sur les vitres du Pabellon Central

 
                    Créations métaphores : Pince                                Compression
                                                                                                                                 (ce qui reste quand nous sommes prives de nos droits)


Monument aux mères de la Piaza de mayo
 
              Victimes                         et                                    Bourreaux
                
À la mémoire des enfants nés dans cette prison, d'une mere disparue ensuite
Disparus sans laisser de traces. . . . .        Comment le dire mieux que cette survivante ? 
"La disparition, c'est la représentation de l'absence en permanence."

Laurent a repéré une super librairie, El Ateneo Grand Splendid, dans laquelle il peut aller "chiner". L'ambiance y est chaleureuse. Etablissement haut de gamme !

Et au hasard des rues, apparaissent de sympathiques machines.

On est ici sur un férié prolongé qui intègre le lundi. C'est une bonne chose pour la tranquillité de la circulation, mais l'animation des rues y perd. On se croirait à Paris, au mois d'août. 
Heureusement qu'on en a profité vendredi........ et que nous tombons par hasard le lundi après-midi dans le quartier branché (un peu bobo) de Palermo ; c'est tellement foisonnant qu'on en oublie le côté fric frime. Il s'y presse une foule de porteños qui viennent se détendre dans un décor incroyable de boutiques aux facades artistiquement peintes,

 de murs délirants avec leurs graphs à l'humour malicieux, 
 


de véhicules soudain surgis d'on ne sait où ; une limousine comme celle-là, peu de gens ont dû en voir ; hilarante !

C'est une débauche d'inventivité et de fantaisie ! Voila une facette insoupçonnée d'une Buenos Aires joyeusement festive.
Sympa de terminer sur cette impression avant de reprendre la route vers le sud.