Pourrait-on dire qu'on n'a pas pas un jour rêvé de venir à Buenos Aires ? Eh bien, voilà ! nous y sommes.
C'est une (très) grande ville. Rien que du plaisir pour qui aime les concentrations urbaines. La métropole argentine va-t-elle tenir ses promesses ?
Premières impressions conformes à ce qu'on pouvait en attendre :
- une animation, une agitation, une circulation survoltées. Même les bus se tirent la bourre aux feux !!! On rêve.
- les motocyclettes urbaines, très nombreuses, sont pilotées par des "kamikazes"... sans que les cyclistes aient l'air de s'en préoccuper plus que cela.
On ne croit jamais si bien dire car deux heures plus tard, juste devant notre hostal, boum !
- l'atmosphère dans les rues est décontractée bien que les personnes rencontrées ne soient pas d'une exubérance méridionale.
- dans ce quartier coté de Recoleta, les immeubles de beaux appartements ne sont pas fermés derrière des grilles mais, avec gardiens dans le hall et digicodes, donnent directement sur les rues. C'est plutôt détendu en terme d'ambiance.
Dans le quartier proche de Abasto, c'est aussi l'histoire d'une musique argentine : le bandonéon, le tango, Carlos Gardel, Astor Piazzolla. Une petite rue garde leur souvenir.
Pendant ce temps, un petit tour seul à l'Alliance Française de Buenos Aires pour récupérer un envoi d'Élisabeth, arrivé trop tard à Sao Paulo, et que le secrétariat de là-bas s'est aimablement occupé de réexpédier. Merci l'esprit Alliance Française ! Beau bâtiment superbement placé au plein centre moderne et actif du quartier des affaires.
Ceci dit, parti pour une première chasse photos dans les rues, on est interpellé par un commerçant qui trouve bizarre ce type planté au milieu de l'avenue pour photographier la façade du "Café Roma".
Il ne peut pas savoir que c'est pour l'envoyer à l'amie Fiorella, grande spécialiste du café, Italienne... et ...Romaine.
Il tient une boutique de serrures, cadenas. On en a justement besoin pour les casiers à l'hostal.
Mais sa curiosité est autre ; il s'agit en fait de l'artiste peintre, Damian Moroni, qui a réalisé cette décoration en souvenir des italiens qui vendaient des fruits et légumes dans un marché proche. Il est curieux de parler avec quelqu'un qui s'intéresse à son oeuvre.
Ces italiens venaient prendre un pot dans cet établissement qui comptabilise 89 ans d'histoire. Atmosphère onirique en salle ; le temps semble s'être arrêté.
Tant de choses à voir dans la ville...!
Pour continuer, un monument de la vie des porteños, le Café Tortoni, un de ces lieux historiques comme à Paris le Procope ou les germanopratins Café de Flore et Deux Magots. Très original et classieux. Ouvert en 1858 par un basque français, M. Touan, il propose son décor belle époque et son service à l'ancienne. La sensation est très différente de celle du Café Roma, ..... mais ils ont tous les deux leur charme authentique. Pas de raison de bouder son plaisir. Sans aller jusqu'à nous croire les successeurs de célébrités comme Carlos Gardel, Juan Manuel Fangio ou Federico Garcia Lorca, qui se sont assis dans ce lieu, nous y prendrons une consommation et elle est apparemment savoureuse.
C'est un passage obligé par la Place de mai, que les mères des disparus de la dictature ont fait connaître mondialement.
Pas de chance, elle est fermée au public mais on peut accéder au Museo del Bicentenario, devant la Casa Rosada, qui retrace l'histoire de la république argentine depuis les origines.
Un très bel ensemble architectural qui valorise les vestiges des bâtiments historiques. On en ressort un peu impressionnés par la succession de soubresauts violents qui jalonnent toute cette histoire ; coups d'état multiples et sept dictatures en un siècle !
Comme il est prévu d'aller également voir "l'Espace pour la Mémoire et pour la Promotion et la Défense des Droits de l'Homme" Sitio de Memoria ESMA - Espacio Memoria y Derechos Humanos installé dans l'ancienne Ecole de Mécanique de la Marine, haut lieu de la torture et des disparitions de 1976 a 1983, les émotions un peu plombantes ne manquent pas. Mais difficile de faire l'impasse sur un tel site.
Dommage que la conduite de la visite guidée soit besogneuse et traîne en longueur sans ligne forte ni mise en valeur ; un peu le gâchis d'une belle idée et de la démarche du pays qui regarde et fait connaître les récentes heures sombres de son histoire.
On en sort à la fois secoué mais aussi impressionné par la qualité du projet qui associe musée, centre de création artistique, ateliers de culture, mémorial....
Visages de disparus sur les vitres du Pabellon Central |
Créations métaphores : Pince Compression
(ce qui reste quand nous sommes prives de nos droits)
Monument aux mères de la Piaza de mayo |
Victimes et Bourreaux
À la mémoire des enfants nés dans cette prison, d'une mere disparue ensuite |
Disparus sans laisser de traces. . . . . Comment le dire mieux que cette survivante ?
"La disparition, c'est la représentation de l'absence en permanence."
Laurent a repéré une super librairie, El Ateneo Grand Splendid, dans laquelle il peut aller "chiner". L'ambiance y est chaleureuse. Etablissement haut de gamme !
On est ici sur un férié prolongé qui intègre le lundi. C'est une bonne chose pour la tranquillité de la circulation, mais l'animation des rues y perd. On se croirait à Paris, au mois d'août.
Heureusement qu'on en a profité vendredi........ et que nous tombons par hasard le lundi après-midi dans le quartier branché (un peu bobo) de Palermo ; c'est tellement foisonnant qu'on en oublie le côté fric frime. Il s'y presse une foule de porteños qui viennent se détendre dans un décor incroyable de boutiques aux facades artistiquement peintes,
de murs délirants avec leurs graphs à l'humour malicieux,
de véhicules soudain surgis d'on ne sait où ; une limousine comme celle-là, peu de gens ont dû en voir ; hilarante !
C'est une débauche d'inventivité et de fantaisie ! Voila une facette insoupçonnée d'une Buenos Aires joyeusement festive.
Sympa de terminer sur cette impression avant de reprendre la route vers le sud.
RépondreSupprimerMa lo hai assaggiato il caffé al caffé Roma ? Com'era ?
Grazie Marco per questo pensiero romano :*
Fiorella, grande spécialiste du café romain folklorique...
RépondreSupprimerOn n'a pas souvent des choses pareilles ici, dans les
environs de Buenos Aires... mdr
J'en étais resté aux belles images des "réductions Guarani" ... et vous voilà déjà à Buenos Aires! On y devine un art de vivre et une certaine douceur aussi ... on comprend aussi que la dictature y a laissé bien des séquelles... bref pas facile de rendre compte de la diversité et de la complexité. Heureusement les images parlent d'elles-mêmes: suggestives et belles à la fois.
RépondreSupprimerQuel plaisir vous nous donnez à vous suivre! merci vraiment.
RépondreSupprimerNous avons été surpris de vos photos de BA qui ne se superposent pas en partie avec les nôtres mais il faut dire que nous étions des visiteurs pédestres; aussi nous nous sommes replongés dans nos guides...
La suite de votre voyage nous donne à voir ce qui nous démangeait d'aller voir : les abords de la Patagonie sont déjà impressionnants !
c'est du soleil et de l'exotisme que vous nous envoyez. avez-vous prévuune petite laine pour la terra del fuego? Alain D
RépondreSupprimerNous sommes très au sud désormais. Demain en Terre de Feu chilienne... et les doublures et petites laines ont déjà été passées. C'est........ frais !
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