jeudi 10 novembre 2016

Matar a saudade.

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Eh oui...... retrouver le passé et en finir avec la nostalgie.
Trois jours sur les lieux de vie et de travail d'il y a plus de 20 ans. Avec le GPS, circuler à moto est agréable sans que les embouteillages virent au cauchemar.  
Impression de revenir "à la maison". La familiarité se réinstalle en quelques heures ; on se reprend à aimer cet autre chez soi. Grands moments de plaisirs.
Uma volta no passado e acabou a saudade. Tres dias onde vivi e trabalei ha 20 anos. Facil com o GPS driblar os engarafamentos. Parece que a gente esta de volta na casa, reacostumado e com amor desse lar. Momentos de felicidade.
M. de Andrade par C. Portinari

Pauliceia Desvairada, c'est en référence à Mario de Andrade que ce post tente de dire les retrouvailles avec cette ville de "São Paulo inexplorée".
On va et vient sans autre désir que de se laisser porter par l'atmosphère. "En étrange pays dans mon pays lui-même." disait un autre poète, Louis Aragon.  Et tout simplement on est bien.
Mario de Andrade inventou a "Pauliceia Desvairada" ; Louis Aragon faz echo : "Como estrangeiro no meu proprio pais". Estar bem.




On retrouve l'appart-hôtel Flat Lorena où l'on a habité quelques jours à notre arrivée en 1989 ; il a été rénové et a changé de nom.
O hotel Flat Lorena mudou de aspecto e de nome. Foi nossa primeira casa aqui.

Dans le quartier centre de l'Alliance Française, il n'y a pas eu beaucoup de changements ; l'urbanisme est stabilisé ; mais en baguenaudant le dimanche matin depuis le quartier Pacaembu, une surprise : "l'elevado Costa e Silva" s'est habillé de graphs sur toute sa longueur et offre toujours un abri provisoire aux sdf. Pour la recherche d'Éric à Nantes, une série de photos.
No centro, bairo da Aliança Francesa, as coisas permanecem. Mas andando sem programa, a surpresa das pinturas sobre os muros do elevado Costa e Silva. Alguns miseraveis vivem là. Eric vai ter trabalho para analisar as fotos.


    

    



C'est carrément affolant car dans la ville il y a des kilomètres de murs couverts de graphs, le long des grands boulevards pénétrants.
Na cidade são kilometros de pinturas ao longo das avenidas


Impossible de donner une idée de leur variété. Quelle nouveauté par rapport à la ville d'alors !
São tantas que é difficil dar uma ideia da variedade dessa nova decoração.







L'Alliance Française, dans sa rua General Jardim, a réorganisé ses locaux. C'est un centre moderne et lumineux avec des équipements de pointe.
A Aliança Francesa na rua General Jardim, moderna, aberta, com equipamentos didacticos de ultima geração.



 


Et l'accueil y est chaleureux par monsieur Debray, le Directeur Général, qui prend le temps d'échanger avec son lointain prédécesseur.
O Diretor Geral, senhor Debray, passa tempo para receber um ex-diretor dos anos noventa fazendo uma viagem de motocycleta no Brasil e na America do sul.

Presque en face une "Choperia" qui propose des animations Jazz en fin de semaine ; entrant par hasard (y'avait de la lumière ! 😄), un moment de plaisir devant une bière en écoutant un groupe et en discutant avec eux (de foot entre autres : le SPFC a passé hier soir un 4-0 au Corinthians ; ça fait plaisir !!! 😉... pardon au fiston "corinthiano"😢)
A frente na rua, uma choperia apresentando bandas no final de" semana. Momento de prazer ouvindo os solistas e batendo papo com os musicos (São Paulo FC venceu o Corinthians 4-0 ontem !!! E bom....)



Beaucoup de changements dans les infrastructures du quartier Brooklin où s'exprime la tradition architecturale brésilienne : voies de circulation, ponts, immeubles.
Novas contruçoes no bairo Brooklin : estradas, pontes...
 

La maison habitée autrefois est toujours là, repeinte... et il n'y a plus de dames qui attendent leur bus au coin de la rue, Marie-Claude.
Nossa casa da epoca, reformada e sem pessoas esperando onibus na calçada.



Un monotrain suspendu va bientôt dominer l'ancienne vallée favela aux pieds de cette maison.
No vale debaixo da casa um novo projeto de transporte, o monotrem

Dans ce quartier, l'Alliance de Brooklin, bâtiment audacieux, emblématique d'une époque de l'AF de SP, a été vendu et l'Alliance s'est réinstallée dans un nouveau site.
A Aliança de Brooklin, predio original, foi vendida e continua num outro local.



Le quartier Vila Mariana, c'est pour la famille le lycée Pasteur et forcément des souvenirs car on y a étudié ou enseigné.
Em Vila Mariana, o liceu Pasteur lembra o tempo dos estudos e do ensino para a familia.






Sur l'avenida Paulista, le MASP (Musée d'Art de São Paulo) présente en ce moment une exposition Candido Portinari,....
Le MASP (Museo de Arte de São Paulo) apresenta muitas obras de Candido Portinari





....raison suffisante pour entrer de nouveau dans cette cathédrale des arts.....
....oportunidade de voltar nessa catedral das artes....

...avec en prime, la découverte de la nouvelle installation muséographique du fond de peintures de l'institution. Beaux socles de pierres et plaques de verre sur lesquelles sont fixées les oeuvres ; les classiques de différentes époques s'y côtoient et côtoient des oeuvres d'artistes brésiliens.  Visiteur, on fait son propre parcours au gré de ses émotions et de ses goûts.
....descoberta da nova instalação das obras sobre placas de vidro no patio do predio ; o visitante faz a sua propria caminhada entre artistas internacionais e brasileiros



   

Voir ou revoir des oeuvres de Francisco de Zurbaran, Giovanni Bellini,  Hans Memling, Jérôme Bosch......, un bonheur et un privilège .
Ver ou rever telas de F. de Zurbaran, G. Bellini, H. Memling, J. Bosch.... a gente se sente privilegiado.

Les amis sont nombreux encore à São Paulo et il n'y pas assez de moments pour revoir tous ceux que l'on a connu ici autrefois. On ne boude cependant pas son plaisir autour d'une table avec des partenaires de travail de l'époque...
Ainda tem muitos amigos em São Paulo e o tempo faz falta para ver todos. Então, um jantar com alguns dois funcionarios de Aliança com qui trabalhei.


...et un merci tout particulier à la fidèle Denise qui a organisé ces retrouvailles.
...obrigado Denise para sua iniciativa.

Au fil des rues, quand on observe un peu plus attentivement  certains murs, on vérifie que le Paulista sait exprimer sa désapprobation, sa colère ou son souhait. C'est rassurant !  L'esprit de révolte n'a pas disparu.
De rua em rua, a gente nota que os Paulistas sabem dizer sua insatisfação, sua oposição, sua raiva. E bom ! Não se rendem.


 


De même lorsque l'on se trouve sur le parvis du MASP au milieu d'une manifestation des policiers ! Tiens, il n'y a pas qu'en France ? 😊
Na avenida Paulista a frenbte do MASP, o protesto da policia civil de São Paulo ! Não é so coisas de francês ?



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(Les impressions de Laurent. Sa première fois à São Paulo. Il n’est pas très en forme, ça a peut-être assombri sa vision !)

"" Cette ville me fait peur. Elle m’est apparue inhumaine, sans histoire, anarchique. Peut-être parce que je n’étais pas très en forme ? N’empêche, je ne l’ai trouvée belle nulle part. Les quartiers populaires sont laids. Beaucoup de gens dorment sur les trottoirs, sous les voies aériennes.
Les quartiers riches sont des bunkers : des grilles simples ou doubles voire triples sur chaque immeuble aux noms plus ridicules les uns que les autres ("Chateau du Loire", "Park Lane Avenue", "Maison des Varandas" ...) avec gardiens en nombre pour superviser les entrées et sorties.




Les plus chics, « Higienopolis » ou « Jardins » sont de béton, de briques, de verre ou d’acier, sans pratiquement de verdure. Pas de perspectives pour ou vers lesquelles orienter le regard.

     


Les quartiers commerçants sont sans âme, anarchiques ; même le quartier asiatique (autrefois japonais, aujourd’hui devenant chinois) n’a pas de caractère !



La circulation automobile a envahi la ville et les grandes voies, les « elevados » la défigurent un peu plus. Il y a beaucoup de belles voitures rutilantes, récentes mais avec leurs vitres teintées très sombre elles apparaissent comme des bulles dans lesquelles les gens s'enferment et se rendent invisibles !




Partout dans les quartiers commerçants, les rez-de-chaussée d’immeubles et les trottoirs sont colonisés par les « estacionamentos » garages improvisés pour faire face à cet envahissement de l’automobile dans une mégapole qui n’a pas géré son développement.

Seul le marché de Santa Cecilia, bien que très classique, m'est apparu comme une oasis d’humanité enfin retrouvée !


Au revoir ! à revoir dans de meilleures dispositions ? ""



15 commentaires:

  1. C'est merveilleux le contraste de percepçoes de JM et Laurent sur la meme ville. Je te comprendre bien Laurent , il faut revenir, une , deux , trois ...miles fois pour aprendre a aimée São Paulo. Moi aussi, je disais " cette ville me fais peur" , maintenant j 'ai apprendre a aimer un peu , sinon a admirer ses contrastes. admirer ses contrastes.

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  2. Il existe des failles du temps... on peut parfois se baigner deux fois dans les eaux d'un même fleuve... en tout cas un beau voyage en nostalgie que j'ai aussi eu la chance de refaire en juillet 2014. Je comprends le point de vue de Laurent, tout en partageant celui de Jean-Marc: il faut avoir vécu dans cette ville pour en apprécier les pulsations, l'énergie, les différentes facettes, les contrastes... Sans doute avez-vous repris la route pour une prochaine étape?

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    1. Se baigner une nouvelle fois, oui ; dans le même fleuve, oui également ; dans les mêmes eaux, non, elles ont suivi leur cours et d'autres les ont remplacées. Héraclite a toujours raison. Bises.

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  3. Bah ! Podia ter pulado essa parte: "... le SPFC à passé hier soir un 4-0 au Corinthians ; ça fait plaisir !!! " Humpfff ! ;-)

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  4. Je suis contente de revoir des photos des quartiers, notre ancienne 1ère maison (pas de photo de la 2ème? ) l'alliance le lycée, mais je ne regrette pas de ne plus y être, et je comprends les sensations de Laurent, le gigantisme, le bruit,la circulation, la cohue tout ça est assez inhumain. Continuez vers des sites plus doux. Le Pantanal avec sa flore et sa faune exeptionnels est il à votre programme? Ou partez vous vers le sud Curitiba? Bon vent.

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    1. La deuxième maison n'est plus visible derrière des murs nouveaux destinés à la protéger de l'extérieur.

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  5. J.M - Je préfère "la méditation dans le Sertao"
    "que la philosophie de Sao Paulo"

    La première élève,
    la seconde écrase

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  6. Sao Paulo !!! Un monstre.

    J.M Ce qui confirme ma réflexion première.
    Je suis d'accord qu'on ai pu s'y créer des amitiés, mais pas une fois dans ton texte on ne trouve les mots "beau ou beauté", alors qu'on les rencontre partout ailleurs dans le blog.
    Ramenez nous vite en "pays civilisés" avec de Grands espaces.
    Bonne route. Je vous embrasse bien fort.

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  7. Nouveau retour sur vos traces, photos et écrits...
    Suis à Grenoble avec Nathalie, et joue au grand'père chez Fanny et Mathieu : Elie a juste 4 mois, et commence tout juste à "faire du lard", mais il reste "petit garçon" davantage que gros poupon, et nous sommes décidément conquis ! (Fanny a repris son travail d'urbaniste il y a 2 semaines, et termine d'allaiter ; les ajustements sont délicats, mais sinon ce ne serait pas drôle... Et le môme et les parents se montrent particulièrement sereins et attentifs...)
    Bon, revenons au sujet!
    j'en suis à 2 commentaires disparus, sans comprendre pourquoi :
    1/ à la suite de votre chronique à Belém, puis
    2/ pour louer la densité photographique de cette 2ème séquence après 2013 et vous remercier de me faire revivre le charme du parvis de Congonhas et des collines d'Ouro Preto , découverts à votre invitation en janvier 1992, Jean-Marc (et Marie-Claude).

    Je veux vous féliciter à mon tour pour vos 2 voix concordantes (les personnes que vous rencontrez, les "surprises" des itinéraires, étapes ou paysages) et dialectiques aussi (l'avis de Laurent sur Sao Paulo, qui résonne juste aussi...).
    Cà m'aurait intéressé que vous ayez quelques échos sur ce que vos rencontres et retrouvailles disent du discrédit des autorités brésiliennes, et de la déposition de Dilma, vécus apparemment, de façon assez contradictoire selon qui en parle...
    Prenez soin de vous

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  8. et je salue au passage Mamouna (grand'mère moult fois expérimentée, elle !)
    Et Aïta, dont la bougeotte par fils interposés reste une constante, et fait plaisir à voir !!

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  9. Pas très surprenant de constater que certains Brésiliens se réjouissent de la destitution et que d'autres y voient un très vilain coup bas. Si j'ajoute que la position des uns et des autres dans l'échelle sociale détermine grandement la posture, j'enfonce une porte ouverte. Sujet en tout état de cause très sensible et qui vous valoir une querelle avec des amis de longue date. Comme disait le caricaturiste sur l'affaire Dreyfus : "On n'en parle pas !" et un peu plus tard dans la salle à manger dévastée : "Ils en ont parlé..."
    😆😆😆

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    1. Oh que oui! Sujet hypersensible! Je n'en pense pas moins ... mais je privilégie l'amitié et ne prendrais jamais le risque de détruire une relation amicale - tissée dans le temps sur une relation de confiance, de respect et surtout d'expérience partagée - sur l'autel des soubresauts politiques! Le Brésil en a vu d'autres dans sa jeune histoire...

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  10. Blaise Cendrars - Feuilles de route (1924)

    Saint-Paul

    J'adore cette ville
    Saint-Paul est selon mon coeur
    Ici nulle tradition
    Aucun préjugé
    Ni ancien ni moderne
    Seuls comptent cet appétit furieux cette confiance absolue cet optimisme cette audace ce travail ce labeur cette spéculation qui font construire dix maisons par heure de tous styles ridicules grotesques beaux grands petits nord sud égyptien yankee cubiste
    Sans autre préoccupation que de suivre les statistiques prévoir l'avenir le confort l'utilité la plus-value et d'attirer une grosse immigration
    Tous les pays
    Tous les peuples
    J'aime ça
    Les deux trois vieilles maisons portugaises qui restent sont des faïences bleues

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    1. Merci JL RE pour ce superbe texte qui invite, - avec quelle impétuosité ! - à penser une autre réaction, un autre regard que ceux que j'ai eus.

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  11. Merci à tous ces points de vue, ces avis, ces commentaires tous intéressants qui nous font voyager et penser ou ressentir dans nos fauteuils parisiens, tandis que le monde entier s'ébroue et se métamorphose sans fin
    Bon courage pour les motards et les bloggers

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