Où leurs pas les portaient.

"Va mon troupeau, va  ! Fais voler la poussière.

Notre route est sans fin, allègre et triste."

Ce jeudi 3 octobre, la route s'étire sans fin à travers le Texas jusqu'à la frontière du Mexique.

Sur la moto qui avale le bitume,  le voyageur laisse son esprit battre la campagne.
Le paysage est monotone, oui, mais pas uniforme.

La végétation se "mexicanise" insensiblement ; quelques sisals se dressent puis disparaissent, des cactus les remplacent ;















Les immenses champs depuis Houston laissent la place à de la savane avec des arbustes secs et épineux ; des ranches bordent la route avec leurs troupeaux...mais pas de cowboys qu'on se contente d'imaginer "lonesome and fareway from home"

le pétrole qui a enrichi cet état peut avoir aussi son image d'Epinal...ou de carte postale.

 Et l'on posera ce dernier campement aux Etats Unis en bordure d'un lac paisible près des bruits de la ville et pourtant loin

Mais quelle est donc cette Amérique ?

Au moment de la laisser derrière soi pour entrer au Mexique, on se dit qu'on n'en a pas vu qu'une mais beaucoup :
celle des grands lacs dans les états de New York, de Pennsylvanie et de l'Ohio, riche, blanche et prospère mais froide et ne laissant guère voir son âme ni sa culture,
celle - paysanne et traditionnelle- du Kentucky et du Tennessee,  plus pauvre à mesure qu'on descend vers le sud et qui semble attachée à une identité passée ; celle de "Ma cabane au Kentucky" ou d'Abraham Lincoln,
celle du Mississippi et de Louisiane, plus noire, active mais comme délabrée dans ses souvenirs de M.Luther King, d'Elvis Presley, dans les méandres du fleuve et ses bateaux disparus ou dans les bayous du delta à la grandeur perdue.

Ô quelle nostalgie du clair de lune de mon pays !

Quand la lune se lève derrière les verts pâturages,

On dirait que le sol blanchit et couvre d'argent la solitude.

Cowboy's song following the cattle.

O canto do vaqueiro

La chanson du berger.

A cançao do boiadero.