7 et 8 décembre
Au revoir le hibou de la salle du petit-déjeuner ! |
Quand on quitte l'hébergement au petit matin, avec en projet - si le vent le permet - d'abattre 500km pour aller se poser à Puerto Santa Cruz, le ciel illumine l'étendue à parcourir et les forages pétroliers, avec leur lent mouvement de balancier, ajoutent leur poésie au paysage comme les moulins en leur temps où les éoliennes aujourd'hui.
Qui va gagner aujourd’hui, les motards ou les caprices météo du temps patagonien ?
En tout cas, dès le départ, le vent est là et bien là plutôt de face ou trois quart face ; et au hasard de quelques courbes imposées par le passage d'une petite sierra, il vient de côté. C'est tout de suite "engagé" ; il ne faut pas se déconcentrer.
Les kilomètres sont avalés à bonne vitesse et l'impression de pouvoir tenir la prévision est forte.
Ceci dit, il fait frais désormais : 8 degrés et demi au départ et pendant deux bonnes heures. Avec la vitesse, la température ressentie est nettement plus basse. Dès le premier arrêt, on passe des doublures supplémentaires... et (on avoue) les poignées chauffantes sont mises en route. La température montera à 12 degrés au fil des heures... rien de torride !
Cette journée est celle des rencontres.
Des motards d'abord, aux stations service car tout le monde se ravitaille aux mêmes rares endroits pour ne pas prendre de risque !!! Oui oui... Francisco, un brésilien de Recife-Pernambouco qui descend aussi vers Ushuaia ;
......deux autres un peu plus tard, brésiliens eux aussi, des Paulistas, qui remontent et nous disent qu'il faisait 1 degré là-bas ....Mmmmmmm, ça va être frisquet.
Ensuite des animaux, finalement davantage que dans la zone qui a précédé : moutons, guanacos, nandous, chevaux, tatou. Les trois premières espèces vraiment difficiles à photographier car dès que l'on s'arrête, ce petit monde détale et protège son droit à l'image (c'est dans l'air du temps). On réussira quand même à les "flasher" ; ce qui permettra de dire que la réputation des moutons grégaires est exagérée. Un mâle ou une femelle a accepté de rester sur place pour qu'on lui tire le portrait dans des conditions convenables.
Observez bien, il saute la clôture de la route ! |
Cette faune vit dangereusement au bord de la grand route (l'unique route d'ailleurs dans cette direction) et ce sera une successions d'animaux morts qui nourrissent les charognards. Malheureusement nous en ajouterons un, traversant imprudemment, que la BMW ne pourra éviter ; le seul tatou de cette journée...😢
L'étendue est plutôt désolée par ailleurs avec des ciels spectaculaires et des nuances de couleurs épatantes.
Et l'on a en prime la surprise de voir surgir soudain un beau point de vue...
ou une petite ville comme Piedra Buena
sur le rio Santa Cruz.
Arrivée à 14h30 dans notre ville-étape sur l'estuaire. Gagné ! Une journée proprement menée.
Il y a un poste de contrôle de la police à l'entrée de la ville, actif 24/24h, et qui arrête tous les véhicules entrants comme sortants. Nous faisons amitié avec eux à partir de l'appel téléphonique qu'ils passent à la propriétaire de la location pour la prévenir qu'il y a des clients !!!
Après une longue grasse matinée, départ pour une balade motocyclisto-pédestre dans le Parc National de Monte Leon : au menu : guanacos, pinguins, pumas, otaries, cormorans royaux, mouettes.... avec leurs lieux de reproduction/nidification.
Une fois de plus dans ces étendues dites désertiques, la qualité particulière de la lumière et les effets de couleurs frappent l'observateur. Il en avait été question dans le post sur Canudos ("le soleil fait exploser le paysage et donne à cette lumière une texture incomparable.")
Il y a cent quarante ans, en décembre 1876, on découvre que Francisco P. Moreno disait quelque chose d'approchant dans une lettre reproduite dans le parc. Heureux d'être en si bonne compagnie.
("... quelque gentil magicien veut nous faire oublier la perspective toujours aride... j'ai ressenti cette lumière toujours vivante et pourtant si indéfinissable... la brume légère semble un voile de gaze que les rayons du soleil rosissent...).
Il y a 50km de route à faire pour rejoindre l'entrée du parc puis une vingtaine de kilomètres de "ripio". Le conservatoire des espaces naturels argentins a fait un remarquable travail ; on est dans la nature et les aménagements sont légers.
Le "ripio" désormais ne nous pose plus de problème
nous avons appris à y rouler de façon décrispée ; tant mieux, 80km nous attendent dans trois jours avant Ushuaia. Le principe de base, c'est de se dire que l'on ne va pas se mettre par terre ! Élémentaire... Ensuite, laisser la moto reprendre sa ligne toute seule en regardant soi-même loin devant.
Évidemment, s'en tenir à une vitesse très modérée ; 40 à 60km/h (nous n'avons pas de camion d'assistance en cas de rencontre avec un obstacle non évité). Par ailleurs, se persuader que les vibrations ne vont rien casser sur la machine. Une fois cela intégré, ce n'est que du plaisir.
On améliore la traque photo sur la route et bien sûr dans le parc où il est plus facile de faire quelques gros plans sans grand mérite.
otaries à fourrure/lions de mer |
l'île aux cormorans, mouettes, goélands dominicains et de scoresby |
Il n'y a pas que des animaux et des falaises sculptées par le temps ; une flore très sèche fait émerger quelques espèces fleuries
Un dernier coup d'oeil au "bord d'estuaire" proprement aménagé de Puerto Santa Cruz. Demain, cap plus au sud.......
J'ai adoré cette page. D'abord le tableau de la chouette en laine 'les ciels magnifiques, les 3 barbus hilares et heureux suivi du mouton barbu lui aussi, les animaux majestueux et la 29 et la 32 qui donnent envie de peindre.Continuez comme ça vous nous régalez. Merci.
RépondreSupprimerJ'ai adoré cette page. D'abord le tableau de la chouette en laine 'les ciels magnifiques, les 3 barbus hilares et heureux suivi du mouton barbu lui aussi, les animaux majestueux et la 29 et la 32 qui donnent envie de peindre.Continuez comme ça vous nous régalez. Merci.
RépondreSupprimerC'est vrai qu'il y a de vraiment beaux effets de ciel et une abondance d'animaux visibles depuis la route. Nous nous appliquons à essayer de les photographier. C'est sauvage ces bestiaux !!!
SupprimerMagnifique ce post !
RépondreSupprimerAu sud de Puerto Santa Cruz, vous dépassez la latitude de Kerguelen et entrez dans l'empire des cinquantièmes hurlants... Pas de doute, ça fait rêver.
Contre le froid buvez très chaud et mangez calorique (idéalement protéines), vos carcasses osseuses vous remercieront ;o]
La bise
Je sais pas si les 50èmes hurlent, mais nous alternant les moments de beau soleil et temps plutôt calme avec de soudains passages où ça souffle tellement par le travers qu'il faut vraiment s'appliquer. Et dans ce cas, pas le temps ni l'audace de faire une photo. 😆😆😆
SupprimerLes cachottiers!Vous ne nous aviez pas dis que vous "étiez suivi" par un "nutritionniste", pas étonnant que vous ayez toujours bonne mine. Félicitation mon Jean, soigne les Jean, car ce ne sont pas des poulets de grains. Quant aux décors! je suis très sensible à ces espaces "vides et âpres" qui sont plein de "nous". Superbe. Bises
RépondreSupprimerTout au bout de la Patagonie, vous avez à peu près les mêmes températures qu'ici, à Nantes, maintenant ; sauf qu'ici c'est l'hiver, et qu'à Puerto Santa Cruz c'est le début de l'été !! Qu'est-ce que ça doit être en hiver ! Bon courage !
RépondreSupprimerLes couleurs du ciel sont spectaculaires ... on devine l'âpreté du climat et la force du vent... Tenez bon, bientôt l'arrivée à Ushuaia! :)
RépondreSupprimerMerci pour ces belles pages qui ravivent en moi les émotions que j'ai ressenties dans mes trois séjours en Patagonie même si ce n'est pas encore celle ( la Patagonie) que j'ai rencontrée , mais vous y arriverez bientôt et je me réjouis déjà des photos et impressions que vous nous ferez partager .
RépondreSupprimerBonne route et surtout belles rencontres !