vendredi 23 décembre 2016

Le motard et la Patagonie

reprenant la formule de Renaud dans sa chanson "Des que le vent soufflera"

Ce n'est pas le motard qui  "fait"  la Patagonie,
C'est la Patagonie qui fait le motard !
Tatatann !...

Et oui, la Patagonie, c'est fort, très fort
J'ai un peu l'impression de me répéter mais c'est en tout cas le sentiment qui me domine.
Le motard y apprend a piloter sa moto, et quand il pense qu'il commence a bien maîtriser le sujet, de nombreux petits événements le ramènent à une certaine humilité :
le vent qui forcit encore, la pluie qui s'abat sur le paysage, le paysage qui confirme son immensité, une rencontre avec des motards très aguerris qui racontent qu'ils viennent de galérer pendant des heures sur un tronçon de quelques dizaines de km sur la "Ruta 40" ! Pourtant sur les cartes c'est annoncé asphalte ! Ben oui, sur la carte mais sur le terrain c'est pas asphalte et quand il a plu c'est boueux, très boueux , il faut pousser ! Cauchemar garanti pour votre serviteur ...

Mais c'est bien ainsi que la Patagonie fait le "vrai" motard, en le poussant un peu !☺
et en le payant en retour de moments hors de l'ordinaire

Je ne me lasse pas des immenses espaces de la pampa australe. Il sont les frères des espaces rencontrés lors des voyages dans le désert. 
L'horizon redevient vraiment horizon : il est dans le lointain. 
Le paysage ne change pas en permanence : on roule pendant des km dans un monde sauvage, stable presque immobile. Un peu l'impression qu'il nous regarde passer avec indifference : passez, agitez-vous, après quoi courez-vous ? je vous regarde . . .






C'est bon d’être loin de tout ? Est-ce une évasion ? Un peu, mais elle s’achète: depuis 3 mois, 17000 km, c'est la lutte.

Revenons aux choses concrètes

Notre dernier post a déjà évoqué notre séjour à Puerto Natales avec notre balade dans le « Parque de Las Torres del Paine ». Ce fut un vrai bon moment aussi grâce à Edmondo et Javier qui tiennent de façon très sympa une AJ où passent des gens qui font des courses ou des randos dans le massif des Torres. Pour nous en plus, le petit évènement sympa est que Asta et Linas le jeune couple de motards Lituaniens rencontré à Paraty au Brésil nous y ont rejoints. Nous avons donc raconté nos aventures, passé des infos sur nos itinéraires (ils arrivent du Chili et descendent vers Ushuaia puis remonte en Argentine côté atlantique), partagé d'abord un « pisco sour » préparé dans les règles de l’art par Edmondo, puis notre petite chambre dortoir de trois lits pour quatre !



Depuis Puerto Natales nous avons tracé du chemin : nous sommes repassés en Argentine :  El Calafate – au pieds du « Parque de los Glaciares » puis El Chalten village-camp de base des montagnards pour approcher le Fitz Roy ! et en ce moment c'est la remontée vers le nord par la « Ruta 40 ».



















El Calafate du 17 au 20. C’est Roso, une amie de jeunesse, grande amoureuse de la Patagonie qui nous a recommandé l’auberge. Et c’est un top ! Une équipe d’accueil super,  ; la cuisine est toujours le lieu de rencontre autour des popotes que chacun prépare.



Tout le monde en dortoir de 4, garçons et filles séparés; tout est nickel, chambres, salles de bains






Bella Vista a El Calafate
Une belle maison bien organisée pleine de back-packers qui viennent de partout -Kansas, Oregon, Australie, Suisse, Italie, France, Allemagne, …- beaucoup parlent bien l’espagnol, tous sont complètement à l’aise en anglais… 






Et Marcello, Patricio, Elisabeth ou Daniela sont toujours dispo pour aider et renseigner. 


La salle commune



Ça tombe bien parce que j’ai fait une de mes boulettes favorites : oubli du chargeur du PC à Puerto Natales ! Finalement JM qui se démène comme il sait le faire résout le pb : Edmondo de Pto Natales le donnera à des voyageuses qui font le trajet Pto Nat -  El Calafate et on le récupèrera à la gare routière.



Ça nous fait prolonger d’une nuit à El Calafate mais c’est plutôt agréable. On aura plus de temps pour profiter des glaciers…





Etape suivante El Chalten du 20 au 21.


Une étape ratée.  Après avoir roulé avec un vent d’ouest bien fort et sous un ciel très couvert, nous arrivons en début d’après-midi avec la pluie. L’hébergement est rudimentaire, et pas de Wifi ! Le lendemain matin c’est complètement bouché. Il a même neigé à quelques dizaines de mètres au-dessus du village.
le 20

le 21


















Nous ne voyons pas le Fitz Roy ni même le massif  tellement le ciel est bas à l'Ouest. En revanche vers l'Est ça a l'air plus dégagé. Mais les vents sont toujours d'Ouest 😒 et comme il n’est pas question d’attendre le soleil pendant un nombre indéterminé de jours, nous décidons de partir tout de suite pour le nord.

Dans l'étape de 350 km qui nous attend il y a une des friandises de la Ruta 40 Patagonica del Sur : 70 km de "ripio" qui, s'il a plu ou lorsqu'il y a du vent sont un passage redouté. Honnêtement je flippe et Jean-Marc jubile, avec discrétion !
Démarrage facile 80 km avec un vent très fort dans le dos puis changement de cap le vent plutôt ¾ arrière. 

Arrivée à Tres Lagos, un spot au milieu de nulle part, on complète en essence et changement de cap encore, vent de travers... La pompiste confirme : « fuertisimos vientos », 70 km de ripio et prochaine station à 190 km Gobernador Gregores. Et arrivent 2 motards sur des brêles de tout-terrain, un Français et un Australien. Ils viennent de Gobernador et re-confirment 70 km de ripio mais le problème, c’est le vent de travers : difficile de rester dans les rails faits par les voitures ou camions ! …


Et le ripio démarre par du gros gravier profond ! 😁   JM trouve que ça passe 😊, je me dis que 70 km comme ça je meurs emo; mais ça ne dure que 100 ou 200 m et ça passe à la piste dure.
Eh bien, je n’ai pas gardé le sourire pendant ces 2 heures, mais je l’ai fait.
JM avait la banane et a fait des photos. Nous avons, dieu merci, eu un ripio sec et le vent de travers pas trop fort.

 Sur les photos on ne voit pas le vent, sauf sur celle de la station-service de Tres Lagos : les arbres ! mais croyez-moi, il était là tout le temps… emo

A Gobernador Gregores. Pour l’hébergement : impro. Nous trouvons une chambre qui est rapidement transformée en chambre d’hôtes, dans la maison d’une famille à laquelle appartient le snack-pub « Le Coyote » où nous avons pris notre en-cas à 15h !


 La « abuela » qui y travaille m’a expliqué pourquoi Gobernador Gregores était une vraie petite ville : il y a, à quelques dizaines de km, des mines d’or et d’argent exploitées par une société canadienne qui emploie une bonne partie des 10 000 habitants de cet autre bout du monde ! Les autres étant « estancieros » ou commerçants.


Demain, toujours sur la « Ruta 40 ». D’après la carte nous avons 350 km dont un tronçon de 100 km en travaux, pas de ravitaillement d’essence !  Mais la « abuela » du Coyote nous a dit que les travaux sont terminés et c’est tout asphalte… Pas d’info météo.


C’est JM qui vous racontera dans un autre post. 😏


4 commentaires:

  1. C'est un peu spécial comme été austral ! La chaleur esr plutôt dans les relations humaines semble t-il 8...
    Bone route intrépides motards !
    Et passez un joyeux Noël.
    Bises à vous deux

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    1. Merci Raymond, fidèle supporter.
      Joyeux Noel pour toi et pour les tiens !
      Nous vous embrassons.

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  2. Annick et Jean-Paul Francon24 décembre 2016 à 14:20

    Joyeux Noël (qui sera certainement très particulier cette année). Amicalement

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    1. Merci, chers amis. Il est riche en émotions nouvelles.

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