samedi 24 décembre 2016

C'est notre Fête !


La Fête...
Mais ce n'est pas celle dont ce post parle.....

En Argentine sud, côté Patagonie des Andes, on peut dire que le vent et la route font leur fête aux motards.
Trois étapes de trois cent et quelques kilomètres dans un Altiplanicie éloigné de tout.

De la route avec des lignes droites à perte de vue en très bon asphalte mais aussi de longues portions de ripio...






et du vent.

Le RIPIO, Quelle étrange invention !

il s'agit d'une route non revêtue en matériaux de type sable et graviers, apparemment bien drainée car profilée avec bas-côtés et fossés ;  il ne lui manque que la couche de bitume. 
Disons que vu de près, le sol peut être très moyennement plaisant

Comme déjà dit dans d'autres posts, on a acquis une certaine expérience du pilotage dans ces conditions (on y consomme pas mal d'énergie, cependant) :
1. Porter le regard au loin se fait de soi-même.
2. Incliner la moto, c'est entré dans la pratique.
3. Utiliser les jambes et le bassin, c'est compris
4. Peser du pied pour corriger le cap, c'est enregistré
5. Utiliser les mains tout en douceur sur le guidon.
Après, "Y'a pus qu'à !".
Malgré quelques petits sursauts ou mouvements incontrôlés, le mieux est que ça marche vraiment.

Il faut dire que nous n'essayons pas de rouler aux vitesses que certains motards rencontrés nous disent adopter, tout en lançant un regard en coin vaguement condescendant sur la BMW... 70km/h sur ce sacré ripio, annoncent-ils ! (même pas envie de réagir à leur sous-entendu)
En fait, quand on se cale à 30/40 km/h sur les portions où les cailloux roulent beaucoup et à 50/60km/h sur les endroits plus fermes, on passe très bien. Et au bout d'un moment, on prend plaisir à faire les choses proprement.
Ceci dit, dans les conduites sur terrains peu propices (sables de déserts, boues, terres poussiéreuses, ripio ....etc.) les sensations sont propres à chaque pilote.

Le vent. Ça, ce n'est pas une invention de la Patagonie, simplement il y est très présent et fort, avec une tendance aux changements de direction.

De la technique aussi, sur les mêmes bases fondamentales :
1. Porter le regard au loin.
2. Incliner la moto.
3. Utiliser les jambes et le bassin.
4. Tenir avec les pieds l'angle d'inclinaison. (là, c'est pas naturel parce qu'on croit que conduire comme un pied est un défaut. Grave erreur !)
5. Encore plus qu'avec le ripio, avoir des doigts de fée sur les poignées.
Dans les rafales, il faut "danser son pilotage" : pied droit, pied gauche, appuyer, relever, serrer les cuisses (tss tss tss, par de mauvais esprit grivois !)
Et ça marche ! Au dessus de 90km/h et 30 degrés d'angle, c'est fort en goût ; en dessous de 60km/h, on est beaucoup secoué ; entre 70 et 90km/h, c'est cool.
L'ennemi ? la fatigue.
L'alliée ? la conviction que la moto se remet en ligne d'elle-même.





Voilà ce que ces étapes patagoniennes ont été.
Chevauchée sauvage pour les aventuriers.
Sensations fortes pour les plus modestes.
C'est de toute façon un monde sauvage : terre rude. Survivre ce n'est pas être maladroit et manquer son saut de clôture (n'est-ce pas, élégant guanaco?).

n'être pas farouche mais attentif comme le zorro, un amour de renard,








ne pas s'approcher trop près de la berme (il a dû avoir un grand frisson ce routier... soufflé par une rafale.

Un peu plus tard, ça se complique pour nous.
Après 120km sur les 350 prévus, dans un vent de tempête qui fatigue et fait craindre de la chute, Laurent propose l'arrêt dans une estancia aperçue au passage. Bonne idée ; c'est rassurant de constater que nous savons mettre le stop quand ça devient risqué ; pas de blague, on a des petits-enfants à revoir !

Accueil extra par deux frères estancieros, Damian et Alejandro, qui nous servent un maté ! puis un déjeuner solide et proposent de dormir pour récupérer et reprendre le lendemain ou le surlendemain. 


 
Le vent est fort, disent-ils, 80/90km/h, mais ça peut forcir jusqu'à 130/140km/h. Idéal pour remonter le moral.


Après-midi découverte de l'estancia, abandonnée auparavant : 

200.000ha (oui oui, ce n'est pas une erreur, deux cent mille ! mais ça paraît tellement énorme que j'ai un doute), ils sont installés depuis quatre ans avec le projet de la développer. 
Déjà, ils ont construit des bâtiments,


leur maison,


drainé des terres, planté des arbres (6000 pinos/peupliers),
installé éolienne et panneaux solaires,
mis une liaison Internet, réactivé un petit forage pétrolier (!?), créé un troupeau de moutons pour la laine et la viande en consommation interne
C'est impressionnant ; ils ont 28 et 26 ans. Balade explicative à pied et en tracteur avec l'aîné. Vraiment le type " pionniers défricheurs ".  
 

En limite du rio, ils ont même un pont passerelle pour traverser et s'occuper du bétail qui serait de l'autre côté en étant passé à gué.

Ils nous conseillent d'essayer un redépart au tout petit matin le surlendemain avant que le vent ne se lève vraiment. Ah bon ! Seulement, à minuit, sens de l'hospitalité oblige, nous sommes à table à manger des côtes de mouton grillées. Quel accueil !
Mais voilà,  "après l'effort le réconfort", "après la pluie, le beau temps", "après le stress, le soulagement". 
Le vent tombe pendant la nuit... complètement ; le matin il ne se lève pas ! l'air reste calme, pas un bruit, pas un souffle. Après une rapide évaluation de la situation, nous décidons donc de partir pour profiter de cette accalmie. Bouclage, adieux, remerciements....


De nouveau la route au bord de laquelle apparaît soudain une improbable le station d'essence

Ultreia !
Jusqu'à la petite ville de Perito Moreno où nous cherchons un hébergement convenable pour passer un Noël confortable... en espérant y trouver un restau sympa.

Joyeux Noël !















12 commentaires:

  1. Joyeux Noël! Que le vent vous soit favorable!

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    1. Merci Jean-Luc, à toi et à Maria Joyeuses Fêtes de Noel !

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    2. Merci, ami de longtemps, tes bonnes pensées sont toujours du miel dans dureté des choses. Merci à la vie de nous permettre des expériences aventureuses comme celle-ci. Carpe diem !

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  2. joyeux Noël aux deux motards de l'autre hémisphère. Nous espérons pour vous que ce temps vous apportera de belles rencontres comme vous avez déjà su en avoir tant depuis le début de votre voyage.
    Laurence et Bernard

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    1. Merci amis de tant d'années !
      Nous aussi nous vous adressons (avec un ou deux jours de retard) nos meilleurs voeux pour que cette période de Noel soit heureuse pour toute la famille.
      Pour me protéger des aléas du voyage, j'anticipe un peu et je vous adresse mes voeux pour une année 2017 de bonne santé, paix et joies familiales et amicales.

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  3. je suis admiratif devant votre rapidité et facilité de récupération! On vous crois "à l'agonie", par "le ripio", le vent, le stress, la fatigue, à votre descente de moto mais il suffit de vous mettre devant un un bon repas "copieux"(à minuit vous en étiez aux côtelettes grillées),et toute la fatigue est effacée, et à 9h vous voilà prêts à enfourcher vos "bécanes pétaradantes". Chapeau !!!,d'autant que vous allez bientôt quitter les régions venteuses. Belles rencontres beaux souvenirs
    ! Bonne route je vous embrasse . AÏta

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  4. Eh oui ! Toi qui a si bien connu l'époque des aventuriers "conquérants de l'inutile", tu sais bien que dans ces projets, il faut prendre sur soi et se relever de suite pour continuer. Nous sommes en route et les yeux grands ouverts pour saisir les formidables images que nous donnent les provinces de Santa Cruz et depuis quelques heures de Chubut Ce soir Gobernador Costa sur la Ruta 40. 😊 Baisers filiaux.

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  5. Avez-vous senti le tremblement de terre (magnitude 7,6) qui a touché le sud du Chili aujourd'hui 25/12? Pas de bobos?

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    1. Non ! Le vent sur la route nous secouait un peu et nous avions s les vibrations des motos pour le reste. Nous avons eu la nouvelle en nous connectant à notre arrivée ici dans l'hébergement.

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  6. ulalah quantas aventuras! A propósito de ventos, hoje estudei a letra de uma música para um trabalho de educação ambiental , que se chama Vento, ventania (https://www.letras.mus.br/biquini-cavadao/44609/) , re-textualizo um verso para vocês:
    Vento, ventania,
    E G#m
    Me leve pra qualquer lugar
    B B7+
    Me leve para qualquer canto do mundo
    E (B B7+ E)
    Ásia, Europa, América

    "... me leve , mas me faça voltar".


    https://www.cifraclub.com.br/biquini-cavadao/vento-ventania/

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  7. Roso, vue le 27/12 à Paris juste avant notre retour le soir à Montpellier, était toute contente du "mucho gusto" attribué à l'adresse qu'elle avait recommandée à El Calafate...
    mais sur la durée, visiblement, vous collectionnez les accueils improbables mais hors pair, les relais chaleureux, les dépanneurs de tout poil, et les rencontres mémorables !
    Et maintenant, les piémonts andins, puis les passages de la Cordillere ?...
    j'envoie un courriel à Jean-Marc pour "les petits gestes de Noël";

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