mercredi 11 janvier 2017

Culture de rues et de trottoirs

RUES et TROTTOIRS

Rues : voies de circulation aménagées à l'intérieur d'une agglomération, généralement bordées de maisons, d'immeubles, de propriétés closes.
C'est vrai ! Nous en empruntons des quantités... et à Valparaiso, elles sont souvent "grave pentues", ou larges et spacieuses sur certains axes.
  

Trottoirs : parties latérales d'une rue, surélevées par rapport à la chaussée, un caniveau et une bordure assurant la limite, et réservées à la circulation des piétons.
Oui, ça aussi, indubitablement il y en a... mais ils sont parfois un peu délicats à emprunter... et le caniveau n'est pas là pour rire !
 

 
Mais sur ces trottoirs,  on peut aussi très tranquillement se promener ou s'attabler devant un théâtre et discuter avec un comédien de passage.... et aussi faire un voeu en accrochant son cadenas aux rambardes d'un pont..... qui n'est pas parisien.
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Depuis quelque temps, vous avez remarqué qu'il est souvent question de peintures de rues. Laurent disait que peut-être cela mériterait un post qui repositionne les choses. Eh bien, allons-y !
(* signale les vues de Santiago ; les autres sont prises à Valparaiso)

Valparaiso, "La Mecque du grafitti" disent les artistes eux-mêmes. Nous faisons connaissance avec la ville depuis notre "hospedaje" que voici et accoudés à  la fenêtre de notre "habitacion" que voilà. Situé sur le "Cerro Alegre" il offre une vue épatante sur la baie, les autres cerros et les cascades de maisons colorées. Et même la nuit, c'est féerique.
 
 


On ne remontera pas aux origines des graffiti dans l'antiquité grecque puis romaine où ils sont attestés et reconnus comme formes d'expression à part.
Notre curiosité et notre intérêt pour ces "pichaçoes" et autres "murales" sont partis d'un travail initié par Éric Donsbecke à Nantes sur l'art de rue comme élément structurant d'un urbanisme contemporain.
Dans l'histoire récente du graph', qu'on peut faire partir des années 60, il s'est agi de tags contestataires exprimant une révolte politique et sociale. Rappelons-nous : "Interdit d'interdire", "Élections,  piège à cons" qui ont fleuri sur les murs et les banderolles en mai 68.
Se promener à pieds dans la ville est un plaisir plein d'imprévus et de découvertes :
un escalier éclatant en couleurs,

 un trolleybus sorti d'un livre d'images d'autrefois,

un passage escarpé que la végétation reconquiert,

des oiseaux qui s'approprient le terrain de sport de l'université,  déserté par ses étudiants en vacances d'été,

une improbable balance romaine sur le stand d'une brocante,

la poésie toute fraîche d'une fille à matelots qui peint sur le mur "J'aime l'amour des marins qui embrassent et s'en vont",

un griffon qui dédramatise les choses : ""Quelle est ta peine, lui demandai-je ? Aucune peine ! Je suis pure imagination et je vais.",

une ruelle piétonnisée de façon radicale,

un de nos amis chiens qu'on est prié de ne pas déranger pendant sa sieste.

Il est facile, tant le vieux centre, classé Patrimoine Universel de l'Humanité, offre d'oeuvres, de balayer l'éventail des techniques et des formes peintes.

Les graphs lettres, forme originelle de cet art de rues contemporain, dans lesquels l'artiste essaie de se faire reconnaître par son style, avec des variantes et des sophistications nombreuses. Ils sont parfois très basiques, sur un support peu favorable, parfois très élaborés et déjà tirant vers le tableau.




 


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Notre cible est le graph' tableau ou fresque. On ne peut couvrir toute la variété des oeuvres produites mais voici quelques ensembles qui illustrent tel ou tel thème ou telle technique.
Deux jeunes peintres qui débutent, Ova et Jasu, travaillent au pinceau et sur une bichromie blanc/noir
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Mais l'immense majorité des peintures de rues est réalisée à la bombe aérosol qui a permis une évolution importante dans la production.

Motif récurrent des artistes, la ville ... Valparaiso par elle-même à Valparaiso ; elle est partout, interprétée de bien des façons :



 
  

jusqu'à la rue peinte dans la rue elle-même ....
la rue

la rue peinte
Des personnages connus de la cité ou du pays peuvent être les sujets de certaines oeuvres ; hommage ou critique !

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Les racines indiennes sont présentes aussi, comme dans d'autres villes et d'autres pays.


L'artiste graffeur a de l'humour et de l'imagination dans son travail de Sisyphe...
                                                                  ... il a la main savante et l'oeil sauvage
L'artiste de rue se veut libre de contraintes,  en marge des circuits officiels, alternatif, rebelle. Son imagination se donne libre cours dans un bestiaire fantastique. A Valparaiso, comme à Santiago, il n'est guère violent et son message semble plus esthétique que politique. 


 

La farandole festive est un de ses sujets de prédilection.


Il ne recule pas devant l'oeuvre monumentale, qui occupe tout un pignon ou façade de bâtiment.


Mais il lui arrive aussi de se faire étonnamment économe.

N'importe quelle rue ou ruelle est investie par le graph' ; parfois, c'est une sentine plus qu'une rue,
  

ou un "passage" raide sur le coteau,

car l'ancienne Valparaiso est étagée sur ses pentes avec les "ascensores", aux rigolotes cabines jaunes et rouges, pour en faciliter l'accès.
  
On se demande d'ailleurs parfois si ce sont les maisons qui bordent les rues ou si ce sont les rues qui enserrent les maisons.

Au fait ! la culture, ce n'est pas que les peintures de rues ; c'est aussi le théâtre,  et il y en a beaucoup dans la ville, dont un - épatant - près de notre hébergement le "Teatro museo del Titere y el Payaso". Joli bâtiment, qui est une ancienne église reconvertie.

 

Impensable de manquer ça, d'autant qu'il y a justement une représentation le vendredi soir. Une visite guidée/commentée de ce musée de la marionnette qui possède un très beau fond d'objets très bien mis en valeur.

 
 

Le soir, le spectacle clown est sympa bien qu'un peu lent/long ; Laurent qui aime être devant y gagne de participer à un moment du spectacle quand le clown vient le chercher en s'amusant d'avoir affaire à un français.


Et en parcourant les rues, la culture c'est aussi une ville qui s'approprie son statut de "Patrimoine Universel de l'Humanité". Les exposants vendeurs d'une "Foire à la brocante" chaque week-end se veulent les garants d'une tradition.
Atmosphère très détendue,  même chez les joueurs de cartes. Et Laurent y trouve son bonheur avec une plaque émaillée.

Quand on est à Valparaiso, on ne peut échapper à la suggestion d'aller voir la ville voisine de Viña del Mar. C'est la Saint Tropez du Chili. Rien à ajouter. Très étonnant voisinage de la vieille ville patrimoine quelque peu délabrée mais avec une âme et de la station estivale huppée. Autre esthétique, autre architecture... même si le brillant maître d'oeuvre a introduit un élément qui fait écho aux ascenseurs de la vieille cité.



  

 

Plein les yeux pendant ces quelques jours !

9 commentaires:

  1. Magnifico ! ( fotografias y comentarios maliciosos y muy bien elegidos sobre todo por los murales!) Cómo podréis regresar a Francia por anticipado ?! Y pensar en las maravillas que les esperan en los días futuros ! Buena continuación ! Marie

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  2. Coucou aux deux motards du bout du monde.
    Nous venons de partager la galette des rois avec les voisins.
    Ils s'associent à nous pour vous présenter leurs meilleurs vœux et vous souhaiter bonne route pour la fin de votre parcours.
    Yvette et Jacques, les voisins du 5ème.

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    1. Merci pour vos vœux et vos pensées. Bises à vous Yvette et Jacques qui êtes le ciment de notre voisinage. Et transmettez nos amitiés aux convives de cette fête des rois.

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  3. Uau! super! J'ai bien aimée voyager avec vous par ces rues et trottoir du Santiago et Valparaiso au Chile , plein des couleurs des grafites. Merci

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  4. oui ca donne envie d'y aller au chili. je suis impatient de voir le désert d'atacama. allez vous au VLT?
    Bonne année de la part des boumiens.

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  5. vous avez plus de soleil que nous à St -Herblain. Street art magnifique!Valparaiso, une ville qui fait rêver! Alain D

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    1. Il est vrai que c'est un kaléidoscope d'images et de lumières. On se sent comme bombardés de couleurs et d'impressions. Une perception en chasse une autre, une émotion cède la place à la suivante.

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  6. Merci pour toutes ces photos de murales très colorés. A vous suivre nous avons l'impression que cet art de la rue est une marque forte dans tous les pays que vous avez traversés.
    Bonne continuation dans ces prises de photos pour le bonheur de nos yeux

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  7. J'adore la fresque du chat qui s'élance au-dessus de la ville et sa légende: "La vida la embellece una esperanza Azul".

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