samedi 21 janvier 2017

C'est terminé !

Acabou ! Obrigado.

Santiago, voilà le terme de cette deuxième virée qui aura été un énorme plaisir.
Les deux Amériques parcourues et peu importe que Bolivie, Pérou et Équateur aient été écartés de notre appétit pétaradant.
On va passer à autre chose.
Et il va s'écouler du temps pour digérer tout ce qui a été observé, côtoyé, échangé, découvert lors de ces deux voyages.
Tellement de choses n'ont pas été vues ni comprises, mais que d'expériences fortes et enthousiasmantes !

Un merci sincère à vous tous qui avez accueillis aux étapes, suivis et commentés en followers de ce blog.
Même sans être bien convaincu de sa qualité, on vous doit un merci.

Les motards quittent la route.



Comme ils aiment à dire dans tous ces pays : "Dieu vous protège."
À bientôt en France pour vous que nous y avons laissés. Au revoir à vous autres de l'Amérique du Sud.

vendredi 20 janvier 2017

Retour vers Santiago

Le 16 janvier

Il est donc 8:30 heures du matin. Les motos sont chargées et les réservoirs de base et supplémentaires sont pleins (500 km d’autonomie), mais nous sommes coincés devant une barrière qui ferme le Paso Jama point de passage en Argentine ! Ce col a déjà été fermé quelques jours pour cause d’inondations côté argentin, a été ouvert hier et est de nouveau fermé ce matin ! Cette fois-ci à cause de glissements de boues sur la montée côté chilien. On n’a pas d’infos sur la situation côté argentin. Hier soir et cette nuit il a plu, ce matin le Licancabar et toute la chaîne sont chapeautés de neige

Nous sommes parmi les 1ers sur place après les carabinieros, deux bus et 3 ou 4 voitures. Ça discute pas mal. Un premier « chasse-neige » arrive, puis des camions de cantonniers. 
L’info qui nous est donnée :  "la route sera fermée au moins la journée d’aujourd’hui, probablement demain compte-tenu de ce qu’on sait de l’état de la route ; et les menaces de nouvelles pluies sont grandes…"
          De fait le ciel n’a jamais été aussi gris depuis que nous sommes à San Pedro.

Discussion entre nous. Que fait-on ?
1 - Attendre à San Pedro pendant quelques jours une hypothétique réouverture ne trouve pas de défenseur.
2 - Partir pour Lima qui serait le port de retour. Pas non plus très tentant ; nous avons peu d’infos sur ce port et les possibilités d’embarquement qu’il offre
3 - Retourner vers Santiago et là choisir entre 
a-traverser la Cordillère vers Mendoza puis Buenos Aires.
b-embarquer les motos à Valparaiso et prendre l’avion à Santiago.

à 9 heures, c’est reparti vers la côte et le sud. Santiago via Antofagasta et La Serena. 1700/1800 km.
Cette route nous la connaissons. Mais nous essaierons de trouver des variantes.
Et les randonneurs le savent bien : quand on fait un aller et retour on n’a pas du tout la même vision au retour. 😊 😊
En plus pour nous motards, à l’aller le vent soufflait de la gauche et au retour nous l’aurons sur la droite ! C’est bon pour l’équilibrage de l’usure des pneus ! ! ! 😁

Le programme :
le 16 janvier : San Pedro Antofagasta : 330 km
le 17 janvier : Antofagasta Copiaco : 560 km
le 18 janvier : Copiaco La Serena : 350 km
le 19 janvier : La Serena Santiago : 480 km
 Heureusement qu'on a la santé ! 😄


Le 16 : quelques nouvelles vues du désert






Mais le 2ème évènement de la journée après le blocage de Jama c’est à l’étape à Antofagasta que nous le vivons. Nous sommes en train de relaxer dans la courette de notre auberge, un bruit de moto qui s’arrête, tiens on va avoir un collègue ! Un motard déboule dans la cour s’arrête pile, nous fixe bien en face et crie Laurent Dubranna ! en nous regardant tous les deux. Perplexité chez les frères Dubranna. 
Qui c’est ce gars ? Plongée expresse dans les souvenirs . . . 
Et l’homme annonce Patrick « LeDingo ». 
Ouahooo ! Depuis un peu plus de 3 mois, sur un forum de voyageurs j’ai échangé quelques messages avec cet inconnu qui d’abord projetait puis a entrepris un tour de l’Amérique du Sud. Départ de Cayenne le 17 novembre : objectif, le tour complet du continent et retour à Cayenne ! 
Nos derniers messages datent d’une semaine environ. Patrick était en Patagonie du Sud, nous étions près de San Pedro ; on s’était plus ou moins dit que l’écart était trop grand pour qu’on se retrouve.... 

Mais il remontait vite, et pendant ce temps nous montions jusqu’à San Pedro et faisions demi-tour 😔 ! et ce soir par un hasard incroyable nous nous retrouvons dans la même auberge d’une ville qui approche les 500 000 habitants !




Et c’est une rencontre épatante car Patrick n’est pas n’importe qui ! Motard de presse pendant une trentaine d’années entre autres pour le journal l’Equipe : 11 Tours de France, 7 Giros, 5 Vueltas, (Patrick, ces chiffres sont de mémoire, tu me corriges dans un commentaire si c’est trop loin de la réalité) … lui pilote et derrière lui le cameraman ou le reporter son ! Un de ces virtuoses du guidon qu’on a vu à la télé ! Maintenant il vit en Guadeloupe. Et il est aussi très très sympa. Nous avons donc passé une soirée super. Entre autres à discuter de la poursuite de son périple qui ne sera pas facile : il a déjà fait les 2 tiers de la boucle, mais il reste des étapes compliquées en particulier le passage de la Colombie à la Guyane française… En tout cas merci Patrick pour cette rencontre et on te souhaite le meilleur !

Le 17, Patrick part vers le Nord, la Bolivie. Nous partons vers le Sud, Copiapo.

Drôles de pastèques, fleurs et fraises dans ce désert !





Et aussi le plus grand et moderne télescope optique du monde. Sur le Cerro Paranal : le European Southern Observatory. Si une voiture se promène sur la lune avec ses phares allumés, il distingue les deux phares !... Pour en savoir plus : Wikipedia !


Au dessus de ce Cerro Paranal, le ciel est vraiment d'un incroyable bleu !

A Copiapo nous n’avons pas de point de chute, mais arrivés en ville, à un feu rouge mon voisin sur un scooter me demande d’où on vient et où on va. Je lui réponds que pour le moment on cherche où dormir pas cher et ni une ni deux « suivez-moi, je connais deux hôtels qui pourraient vous convenir » ! Et ça marche, le 2ème est pas mal du tout ! Avec wifi, parking et cuisine où on peut faire sa popote. Sympas ces Chiliens ! Lui il est de Santiago mais travaille pour l’industrie minière donc ici au cœur de cette activité.

Le 18 La Serena. La 2ème plus ancienne ville du Chili après Santiago. Nous l’avions bien aimée à l’aller confirmation au retour. Cerise sur le gâteau, nous y avons une belle chambre avec balcon, donnant sur une des rues semi piétonnes du centre-ville !
  





Le 19 Santiago.
A 200 km de Santiago, une douce sensation : la route est bordée d’eucalyptus. Leur parfum est bien agréable après les centaines de km de désert que nous venons de traverser !

A suivre !

mardi 17 janvier 2017

Aïe !

16 janvier : San Pedro de Atacama, à l'assaut de la cordillère des Andes ?

Eh eh ! l'aventure réserve son lot de surprises..... La dernière,  c'est que l'unique route qui passe du désert chilien d'Atacama en Argentine a été coupée suite à des pluies fortes et des glissements de terrain sur le versant argentin. Nous voici peut-être pris au piège. Il faudra aller prendre les informations auprès des carabiniers.
Et le temps, inimaginable ici à San Pedro de Atacama, en paraît la métaphore.

L'orage gronde et le ciel est noir. Quelques grosses gouttes sont tombées. Des éclairs blancs argentés zèbrent le ciel. L'Arco iris lance vers l'éther sa colonne de couleurs. 




Notre petit camping était si joli à notre arrivée sous le soleil  !



Et la longue route sur le plateau nous montrait un désert si lumineux ! 
Nous y faisons une pause à  El Estanque.
???
Qu'y a-t-il entre ces deux photos ? Six ans du souvenir d'un accueil plein de gentillesse... et l'épisode de notre sac oublié lors du passage et - soigeusement mis de côté - que nous reviendrons chercher dans la nuit. 
La "dona de casa" se rappelait de ces étrangers et de ce sac en fermetures éclairs cousues.
Le temps à suspendu son vol. Sa gentillesse et sa délicatesse sont les mêmes. Elle continue à s'occuper de l'auberge et de leurs animaux, s'excusant de s'être juste lavé les mains mais de n'être pas présentable. Route reprise sous les voeux de bon voyage et de protection du Seigneur. Humanité...

Le village de San Pedro est sans grand intérêt tellement il s'est complètement consacré au tourisme ; chaque maison particulière à été transformée en restaurant, boutique, agence de locations de vélos, mini tour operator. On y et bien accueilli mais rien d'authentique. 
Un moment de déjeuner dans une de ces ex-maisons justement : bonne humeur avec le gérant et chansons françaises en live par un jeune crooner.... français !!!

Au fond, une incitation à  ne pas "se prendre la tête" et à savourer chacun de ces moments que l'on a la chance de pouvoir vivre.
San Pedro propose cependant une longue histoire dont la citadelle atacamense, Pukara de Quitor, conserve la mémoire depuis l'antiquité,  jusqu'aux Incas puis aux Espagnols.

Le site, au sens large, offre de belles choses : désert, salar, geysers...
Mais le "désert le plus aride du monde" nous réserve une surprise de taille : un premier soir d'orage tonnant avec quelques gouttes mais ensuite une deuxième fin d'après-midi avec une averse quasi tropicale ; le désert va fleurir ! 

Allez ! en route pour la Valle de la Luna. 
Paysage qui donne son sens à l'expression "hors du temps". Avec des failles, une croûte déséchée mais parcourue par les animaux de ces lieux inhospitaliers, des cavernes, des reliefs improbables, des dunes, 







Soufre, verre, mica, sel !!! attirent le regard

Et la musique nous attend au détour d'un poste de gardiens des réserves naturelles, avec un amoureux expert du charango.


Dans une autre vallée, Valle de Marte, après avoir progressé dans une faille aux contours impressionnants, l'inattendu : un minibus, sono discothèque allumée, et ses jeunes clients en surf de sable sur la dune. Chacun ses plaisirs, mais pourquoi pas au fond ?



Beaucoup de vie dans les chemins de cet oasis d'ailleurs. "Il pleut, il pleut, bergère,  rentre tes blancs moutons....". Une bergère indienne qui sait mener ses chiens pour tenir son petit troupeau et avec laquelle on réussit à se faire confirmer que janvier et février ici ce sont bien les mois (un peu) pluvieux.



Moui... mais la pluie à eu de l'effet. 
A gauche ? Euh !...
En face ? Ben !...
 À droite ? Hum!... un peu étroit à moto.
Bon !  Demi-tour pour remonter vers des hauteurs moins ... ruisselantes. 

La piscinette où l'on vient de passer une heure à barboter en bavardant avec un jeune couple brésilien, n'en revient pas, ni les petites tentes chambres.
Les carabiniers nous rassurent en nous annonçant que la route à été réouverte. En avant donc dès le matin du 16 janvier...!
Une troisième fin de journée avec de la pluie. Du coup, ce 16 au matin, magnifique vue sur le volcan Licancabur avec un manteau de neige. Bel au-revoir !
Las, à quelques kilomètres de la ville, ça c'est une route de nouveau fermée par les carabiniers,
et ça,  c'est une machine du service de l'équipement qui traverse la première petite coulée de boue pour aller dégager la route (une journée de travail prévue).
Mais la pluie est annoncée de nouveau........

Donc donc donc...... Plan B : gagner le port de Lima pour y boucler le voyage. Plan C : revenir à  Santiago Valparaiso pour y boucler de même.  Plan D : revenir par Santiago pour rejoindre Buenos Aires  et terminer.

Eh bien, ce type de péripéties n'enlève pas le moins du monde le plaisir de se laisser prendre, émouvoir, enthousiasmer, enrichir chaque jour de nouveau par tout et tous ceux que l'on rencontre :
un des ces innombrables oratoires au bord de la route ; spécial celui-là !

un cimetière du vieux temps, rendu au sable du désert.
"E o vento levou..."

Demain ? A suivre sur le prochain post.