16 janvier : San Pedro de Atacama, à l'assaut de la cordillère des Andes ?
Eh eh ! l'aventure réserve son lot de surprises..... La dernière, c'est que l'unique route qui passe du désert chilien d'Atacama en Argentine a été coupée suite à des pluies fortes et des glissements de terrain sur le versant argentin. Nous voici peut-être pris au piège. Il faudra aller prendre les informations auprès des carabiniers.
Et le temps, inimaginable ici à San Pedro de Atacama, en paraît la métaphore.
L'orage gronde et le ciel est noir. Quelques grosses gouttes sont tombées. Des éclairs blancs argentés zèbrent le ciel. L'Arco iris lance vers l'éther sa colonne de couleurs.
Notre petit camping était si joli à notre arrivée sous le soleil !
Et la longue route sur le plateau nous montrait un désert si lumineux !
Nous y faisons une pause à El Estanque.
???
Qu'y a-t-il entre ces deux photos ? Six ans du souvenir d'un accueil plein de gentillesse... et l'épisode de notre sac oublié lors du passage et - soigeusement mis de côté - que nous reviendrons chercher dans la nuit.
La "dona de casa" se rappelait de ces étrangers et de ce sac en fermetures éclairs cousues.
Le temps à suspendu son vol. Sa gentillesse et sa délicatesse sont les mêmes. Elle continue à s'occuper de l'auberge et de leurs animaux, s'excusant de s'être juste lavé les mains mais de n'être pas présentable. Route reprise sous les voeux de bon voyage et de protection du Seigneur. Humanité...
Le village de San Pedro est sans grand intérêt tellement il s'est complètement consacré au tourisme ; chaque maison particulière à été transformée en restaurant, boutique, agence de locations de vélos, mini tour operator. On y et bien accueilli mais rien d'authentique.
Un moment de déjeuner dans une de ces ex-maisons justement : bonne humeur avec le gérant et chansons françaises en live par un jeune crooner.... français !!!
Au fond, une incitation à ne pas "se prendre la tête" et à savourer chacun de ces moments que l'on a la chance de pouvoir vivre.
San Pedro propose cependant une longue histoire dont la citadelle atacamense, Pukara de Quitor, conserve la mémoire depuis l'antiquité, jusqu'aux Incas puis aux Espagnols.
Le site, au sens large, offre de belles choses : désert, salar, geysers...
Mais le "désert le plus aride du monde" nous réserve une surprise de taille : un premier soir d'orage tonnant avec quelques gouttes mais ensuite une deuxième fin d'après-midi avec une averse quasi tropicale ; le désert va fleurir !
Allez ! en route pour la Valle de la Luna.
Paysage qui donne son sens à l'expression "hors du temps". Avec des failles, une croûte déséchée mais parcourue par les animaux de ces lieux inhospitaliers, des cavernes, des reliefs improbables, des dunes,
Soufre, verre, mica, sel !!! attirent le regard
Et la musique nous attend au détour d'un poste de gardiens des réserves naturelles, avec un amoureux expert du charango.
Dans une autre vallée, Valle de Marte, après avoir progressé dans une faille aux contours impressionnants, l'inattendu : un minibus, sono discothèque allumée, et ses jeunes clients en surf de sable sur la dune. Chacun ses plaisirs, mais pourquoi pas au fond ?
Beaucoup de vie dans les chemins de cet oasis d'ailleurs. "Il pleut, il pleut, bergère, rentre tes blancs moutons....". Une bergère indienne qui sait mener ses chiens pour tenir son petit troupeau et avec laquelle on réussit à se faire confirmer que janvier et février ici ce sont bien les mois (un peu) pluvieux.
Moui... mais la pluie à eu de l'effet.
A gauche ? Euh !...
En face ? Ben !...
À droite ? Hum!... un peu étroit à moto.
Bon ! Demi-tour pour remonter vers des hauteurs moins ... ruisselantes.
La piscinette où l'on vient de passer une heure à barboter en bavardant avec un jeune couple brésilien, n'en revient pas, ni les petites tentes chambres.
Les carabiniers nous rassurent en nous annonçant que la route à été réouverte. En avant donc dès le matin du 16 janvier...!
Une troisième fin de journée avec de la pluie. Du coup, ce 16 au matin, magnifique vue sur le volcan Licancabur avec un manteau de neige. Bel au-revoir !
Las, à quelques kilomètres de la ville, ça c'est une route de nouveau fermée par les carabiniers,
et ça, c'est une machine du service de l'équipement qui traverse la première petite coulée de boue pour aller dégager la route (une journée de travail prévue).
Mais la pluie est annoncée de nouveau........
Donc donc donc...... Plan B : gagner le port de Lima pour y boucler le voyage. Plan C : revenir à Santiago Valparaiso pour y boucler de même. Plan D : revenir par Santiago pour rejoindre Buenos Aires et terminer.
Eh bien, ce type de péripéties n'enlève pas le moins du monde le plaisir de se laisser prendre, émouvoir, enthousiasmer, enrichir chaque jour de nouveau par tout et tous ceux que l'on rencontre :
un des ces innombrables oratoires au bord de la route ; spécial celui-là !
un cimetière du vieux temps, rendu au sable du désert.
"E o vento levou..."
Demain ? A suivre sur le prochain post.